VOTRE PLUS BELLE TROUVAILLE DE COLLECTIONNEUR
Par Pierre Guérin
Qui n'a pas connu, dans sa vie de collectionneur (en cinéma pour ce qui nous concerne), un événement fort ou exceptionnel avec la découverte inopinée, par exemple, d'un film ou d'un projecteur particulièrement recherché !
Enfin, l’objet de votre convoitise est là, dont on n’oublie pas les circonstances qui ont amené à son acquisition, sa place dans votre collection, ce qu’il est encore pour vous aujourd’hui. Ce sont ces moments d’émotion que nous vous demandons d’évoquer pour les lecteurs de CINÉSCOPIE.
Enfin, l’objet de votre convoitise est là, dont on n’oublie pas les circonstances qui ont amené à son acquisition, sa place dans votre collection, ce qu’il est encore pour vous aujourd’hui. Ce sont ces moments d’émotion que nous vous demandons d’évoquer pour les lecteurs de CINÉSCOPIE.
Il serait étonnant que des Serge Bromberg, Claude Bataille ou José Agusti, entre beaucoup d’autres, n’aient pas quelques anecdotes souriantes à nous conter. Alors, amis lecteurs, faites nous part de votre plus belle trouvaille de collectionneur, en une demi page ou plus (style télégraphique accepté), une photo à l’appui étant la bienvenue. A vous maintenant d’alimenter cette rubrique.
Pour
montrer l’exemple, voici un souvenir particulièrement fort dans mon parcours de
cinéphile.
* * *
En janvier
1968, ma collection de films en était à ses balbutiements : quelques
burlesques de bonne cuvée, en 9,5 et en 16 mm. Dix-huit titres en tout. Comme
projecteur, un petit SADAR 9,5 acheté d’occasion chez Gayout, à Paris.
Je venais
d’intégrer l’ORTF au titre de caméraman à la station régionale de Nantes,
station qui avait des correspondants dans quelques villes proches. C’est par
celui de la ville de Cholet, rencontré en reportage, que je fus mis sur la
piste de la librairie Jeanne d’Arc, de cette même ville, qui faisait depuis
longtemps la location de films 9,5. Cette institution désirait se défaire de
son stock, la télévision ayant tari son commerce de location. Après un soupçon
de marchandage, je me retrouvai abruptement à la tête de l’équivalent de 970
bobines de 100 mètres (97500 km de pellicule, vous avez bien lu, dont 22 km en carters de 10 et 20 mètres,
intertitres à encoches). Pour la somme de 650 F de l’époque, soit 100 €
d’aujourd’hui. De quoi ressentir un petit vertige, avouons-le.
La suspension de la camionnette qui m’apporta tous ces trésors eut bien du mérite à tenir le coup, vu le poids du chargement. Commença alors une période passionnante. Je consacrai de longs mois à identifier, classer, vérifier et réparer cette manne argentique. A mettre aussi sur des bobines de 250 et
Une autre nécessité fut d’acquérir un projecteur performant pour les centaines d’heures de projection qui s’annonçaient. Ce fut un Heurtier Superson tri-films, (mon premier "vrai" projecteur !) dont je n’eus qu’à me louer.
Pierre Guérin et son Superson, et 3 paires d’yeux très
attentifs
Instruit par
cette expérience, je me mis en quête d’autres magasins de location de films
9,5, en France, et je découvris ainsi de nouvelles belles pièces à Nantes,
Cherbourg, Rennes, Lorient, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Paris, Quimper
et Grenoble.
Cette première et faramineuse découverte de Cholet déclencha donc en moi le réflexe du collectionneur, jusqu’alors embryonnaire. Elle me fut une source permanente de joies, dans les découvertes et les partages amicaux. C’est pourquoi cet évènement du 18 janvier 1968 reste encore vivace et cher à mon souvenir. D’autant que bien des films trouvés là sont toujours sur mes rayonnages et ressortent encore, ici et là, sur l’écran de ma petite salle. n
Envoyez
votre anecdote à Pierre Guérin – 8 rue du Nivernais – 35135 CHANTEPIE – Ou :
pierre.guerin35@sfr.fr
(Article publié dans Cinéscopie n°20 - décembre 2010)
(Article publié dans Cinéscopie n°20 - décembre 2010)
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