LE HEURTIER MONOPLAY (Série 842)
Par Michel Gallois
Le projecteur Heurtier Monoplay (série 842), en super 8 mm sonore magnétique sur une piste, est un modèle dérivé de la série ST 42. Il sera suivi de la série 942 jusqu’à la fin des années « 70 » où la marque stéphanoise cessera malheureusement ses activités.
Cet appareil est bien conçu et sa fabrication est soignée. La fixité est bonne avec une griffe à deux dents, un presseur côté support escamotable ainsi que des presseurs latéraux. Deux débiteurs dentés de taille moyenne assurent un bon défilement. Les vitesses de 18 ips et 24 ips sont régulés électroniquement.
Le moteur est sur deux paliers à billes et l’unique courroie moteur est « montée à vie ». La majorité des paliers sont à billes et auto lubrifiés. Roue et vis sans fin en acier/bronze, came en acier traité, poli. Transmission du mouvement dans les bras par une cascade de pignons bourrés de graisse. Le refroidissement est assuré par une turbine, l’appareil ne chauffe pas.
La monture d’objectif est au standard E : Ø 32,5 mm. Le zoom de base est un Isco : 16,5 / 30 mm ouvert à 1,3 que l’on pourrait remplacer par l’excellent Schneider : 12 /30 mm Ø 1,3 de grande définition.
Le chargement automatique est assuré par un guide coulissant, un coupe film est incorporé. Le parcours sonore, avec palpeur, avant le débiteur denté sera repris par Beaulieu sur le 708 EL.
Le cabestan est en acier gainé de caoutchouc afin d’améliorer l’adhérence du film.
L’amplificateur est de 5 W sous 8 . Un haut-parleur est incorporé sur le côté et une sortie extérieure est prévue. Une position muette préserve les têtes magnétiques qui sont de type longue durée avec blindage de sécurité.
Caractéristiques, à 24 ips, en réponse : 50 à 10 000 Hz.
Enregistrement automatique ou manuel avec surimpression possible et mixage avec deux réglages distincts : « phono » et « micro ».
Capacité de bobine de 250 mètres, poids d’environ 10 Kg.
Ce modèle a été présenté en 1975 et le prix moyen, en 1978, était de 2300 francs, avec, en option : casque, presseur à microbilles, zoom Schneider 12 / 30 mm Ø 1,3, enceinte habillée bois, valise.
La série 842 de l’époque proposait : le P 842 muet transformable en atelier en sonore 1 ou 2 pistes, le Monoplay, le Duovox et le Stéréovox.
J’ai acquis ce projecteur d’occasion, récemment et dans son emballage d’origine,complet. Il manquait seulement, la petite bobine d’essais sonores de 15 mètres pistée, fournie à l’origine. Tout fonctionne parfaitement, aussi bien en muet que sonore (lecture et enregistrement) et ceci après 30 ans…
Le fonctionnement de cet appareil est agréable. Il est silencieux et son bruit mécanique feutré est rassurant. Il est lumineux avec ses 100 W (1), en comparaison avec d’autres modèles équipés de lampes de 150 W. Sa lumière est blanche et bien répartie, il ne chauffe pas, il donne une reproduction bien droite et nette du son. La puissance est suffisante. La qualité de projection des images est excellente avec le Schneider et les bras acceptent des bobines de 300 mètres sans fatiguer tout comme le passage de longs métrages sans
problème le font apprécier.
En décrivant ce projecteur, je ne peux m’empêcher de penser à monsieur Gilbert Grégoire qui parlait de ces appareils de la marque Heurtier avec tant d’amour ! Il aimait communiquer son savoir et sa passion pour la belle fabrication.
(1) Lampe quartz à miroir dichroïque en 12 V / 100 W avec bague de réglage afin d’affiner le centrage.
(Article publié dans Cinéscopie n°14 - juin 2009)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire